Pic noir (Driocopus martius)

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Le Pic noir (Dryocopus martius) est le plus grand des pics européens. Sa taille peut atteindre 51 cm. C’est un pic au plumage noir, sauf une calotte rouge chez le mâle (seulement la nuque chez la femelle). C’est un oiseau forestier au tambourinage très sonore, des forêts de hêtres et de conifères qui se repaît d’insectes xylophages.

Dans des arbres sains, en général des hêtres en plaine, il creuse une cavité de grande taille en forme de puits (pouvant aller jusqu’à 50 cm) dans laquelle il installe son nid. La femelle pond le plus souvent 3-4 œufs dont l’incubation est courte (12 jours). Les jeunes quittent le nid au bout de 28 jours.

En dehors de la période de reproduction, c’est un oiseau sédentaire, territorial et solitaire. Ses loges sont réutilisées comme nichoir par de nombreuses autres espèces comme la Chouette de Tengmalm, la Martre des pins, le Choucas des tours par exemple ou, plus étonnant, par le Garrot à œil d’or, un canard du nord de l’Europe.

Originaire des forêts montagnardes du nord et du centre de l’Europe, le Pic noir est en expansion en plaine et vers les régions atlantiques depuis le début des années 1960, sans qu’on puisse en expliquer réellement la raison. L’hypothèse d’une modification des pratiques sylvicoles est avancée, mais les ornithologues se perdent en conjectures.

Trois sous-espèces sont décrites chez le Pic noir. La sous-espèce martius est répandue dans la zone paléarctique, de la France et la Scandinavie au nord du Japon ; la sous-espèce pinetorum est présente du sud et du centre de l’Europe au nord de l’Iran ; la sous-espèce khamensis, plus petite, vit dans l’ouest de la Chine. Il est à noter, toutefois, que la sous-espèce pinetorum est de plus en plus considérée aujourd’hui comme synonyme de martius.

Comme tous les pics, le Pic noir a sans doute beaucoup souffert au XXe siècle de la raréfaction des bois morts et arbres sénescents en forêt. Le monitoring de la «  Station ornithologique suisse » a montré que la restauration de la quantité et qualité des bois morts et sénescents (suivi par l’Inventaire forestier national suisse) a permis une nette augmentation des populations reproductrices des espèces forestières dépendante de plusieurs types de bois mort (pic noir, mais aussi Pic épeiche, Pic mar, Pic épeichette, Pic vert, Pic tridactyle ainsi que Mésange huppée, Mésange boréale et Grimpereau des bois) de 1990 à 2008, bien que, dans une certaine mesure, ces données soient variables selon les espèces. Le Pic à dos blanc a même fortement élargi son aire dans l’est de la Suisse.
Pour toutes les espèces suivies, hormis pour le Pic vert et le Pic mar, la disponibilité croissante en bois mort semble être le facteur explicatif le plus important. Ces espèces consommant les insectes parasites des arbres, on peut supposer que la résilience écologique des forêts en sera améliorée.

Le Pic noir bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l’enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

foto: Mihai Baciu

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