Huppe fasciée – Upupa epops

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La Huppe fasciée (Upupa epops) est une espèce d’oiseau, l’une des trois représentantes de la famille des Upupidae et du genre Upupa. Les deux autres espèces, la Huppe africaine Upupa africana et la Huppe de Madagascar Upupa marginata, ont longtemps été considérées comme des sous-espèces de la Huppe fasciée. Ces espèces sont parfois placées par certains auteurs dans leur propre ordre, les Upupiformes.


Longueur : de 26 à 32 cm (bec : de 5 à 6 cm)

  • Envergure : environ 45 cm
  • Poids : de 60 à 80 g
  • Longévité : environ 11 ans

La huppe fasciée est un oiseau de taille moyenne, au plumage orangé (femelle légèrement plus terne), barré de noir et blanc sur les ailes et la queue. Elle possède une huppe érectile, longue, orange, se finissant par du noir. Son bec est long, mince et recourbé. Ses ailes sont larges et arrondies, et ses pattes courtes mais puissantes.

C’est un oiseau peu farouche mais qui se tient à bonne distance de l’observateur humain.

Alimentation

Essentiellement insectivore, la huppe capture la grande majorité de ses proies au sol. Diverses espèces d’insectes (scarabées, grillons, fourmis, courtilières, chenilles, larves diverses, etc.) et de petits invertébrés (mille-pattes, limaces, escargots dont elle casse la coquille) figurent à son menu, mais elle recherche spécialement les insectes colonisant les bouses et déjections de mammifères, qu’elle attrape grâce à son long bec recourbé. Il lui arrive aussi de capturer de temps en temps des insectes en vol et sur ou dans le bois-mort au sol et sur pied. Elle se nourrit aussi de sauterelles, criquets et petits serpents. Les anciens égyptiens la nommaient « Le purificateur d’Égypte ».

La huppe va nicher dans un trou d’arbre ou de rocher. Elle occupe parfois certaines constructions (bergeries, fermes et même des pavillons modernes), ainsi que les nichoirs artificiels et fréquemment d’anciennes loges de pics mais se contente souvent d’une anfractuosité ou l’ouverture se réduit à une simple fissure. Les déjections que les parents n’enlèvent pas font fuir les prédateurs par leur odeur.

En Europe, la huppe fait une, parfois deux couvées par an. La ponte a lieu en mai-juin: les 5-6 œufs, blanc grisâtre ou verdâtre, sont pondus sur le sol recouvert de quelques légers matériaux (plumes ou mousse). L’incubation est de l’ordre de 16 à 18 jours.

Répartition
La Huppe fasciée peuple les régions chaudes et tempérées de l’Ancien Monde.
Habitat
Elle fréquente les jardins, les vergers et les vignes ainsi que les zones ouvertes de terre nue ou d’herbe rase où elle peut aisément se nourrir.

Les huppes européennes migrent en général jusqu’en Afrique tropicale pour passer la mauvaise saison de l’hémisphère Nord. L’hivernage est rare et accidentel en France, les rares cas signalés concernent probablement des oiseaux blessés ou affaiblis.

En France, son arrivée est précoce, enregistrée dès la fin février dans le Sud, en mars ou avril dans les régions plus septentrionales. Elle quitte ces latitudes dès qu’elle a terminé sa nidification, au mois d’août et plus rarement en septembre.

Position systématique

Traditionnellement classée dans l’ordre des Coraciiformes, la classification de Sibley & Monroe classa la famille des Upupidae dans l’ordre, nouveau, des Upupiformes. Depuis, le COI l’a intégrée dans l’ordre des Bucerotiformes.

Sous-espèces
  • Upupa epops ceylonensis Reichenbach, 1853 — des contreforts de l’Himalaya au Sri Lanka et au Bangladesh ;
  • Upupa epops epops Linnaeus, 1758 — nidification du Maghreb à l’Europe du Sud, de l’Ouest et du centre jusqu’en Sibérie orientale et en Chine ; hivernation en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est.
  • Upupa epops longirostris Jerdon, 1862 — de l’Assam au Viêt Nam et au Sud de la Chine jusqu’en Thaïlande ;
  • Upupa epops major C.L. Brehm, 1855 — Égypte, Est de la péninsule arabe ;
  • Upupa epops senegalensis Swainson, 1837 — du Sénégal à la Somalie ;
  • Upupa epops waibeli Reichenow, 1913 — du Cameroun au Sud-Ouest du Kenya.
Sous-espèces séparées
  • Upupa epops africana, dorénavant Upupa africana – Huppe africaine Bechstein, 1811 — du Sud de la République démocratique du Congo à l’Ouganda et au centre du Kenya, jusqu’au Sud de l’Afrique du Sud ;
  • Upupa epops marginata Cabanis & Heine, 1859 — Madagascar, dorénavant Upupa marginata – Huppe de Madagascar

Du latin upupa, origine onomatopéique tirée de son chant (« houp-oup-oup »), qui lui a valu son nom dans beaucoup de langues et dialectes, par exemple en anglais (hoopoe), en italien (upupa), en hollandais (weide-)hop etc. De même, elle est appelée « bout bout » dans le centre de la France. Elle est aussi nommée « pue pue » dans certaines régions, allusion à la mauvaise odeur de son nid. Le qualificatif « fascié » fait référence aux rayures noires et blanches de son plumage (huppe, ailes et rectrice).

La modification du milieu de vie de la huppe fasciée, c’est-à-dire le bocage, depuis le début des années 1950 par les méthodes de l’agriculture productiviste (disparition du pâturage extensif, remembrement, destruction des vieux arbres et des haies champêtres) est la menace la plus sérieuse qui pèse sur cette espèce.

L’épandage massif de pesticides pour lutter contre les insectes ravageurs des cultures nuit à la huppe fasciée car ils suppriment les gros insectes comme les hannetons, les capricornes, les lucanes cerfs-volants ou les carabes qui forment la base de son alimentation. D’autres espèces d’oiseaux se nourrissant de gros insectes, comme la chevêche d’Athéna, souffrent aussi de cette pollution.

Statut de conservation

La huppe fasciée est une espèce en régression en Europe occidentale et méridionale.

Depuis 1950, elle a disparu de la limite nord de son aire de répartition (Benelux, pays scandinaves) et a vu ses effectifs régresser dans plusieurs pays, dont la France (en particulier au nord de la Loire), mais aussi la Turquie et la Russie.

Depuis 1990, les populations sont cependant stables (et parfois en augmentation) dans la majorité des pays d’Europe centrale et orientale, de la Suisse à la mer Noire.

La Huppe fasciée bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis 1981 (arrêté du 17 avril 1981 abrogé et remplacé), voir l’arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l’enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu’elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l’utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l’acheter.

De plus, la huppe est protégée par la loi dans la plupart des pays européens. Elle n’est pas recherchée par les chasseurs, même si certains en tuent parfois (illégalement) dans certains pays, comme à Malte.

Par contre, elle est plus souvent capturée en Afrique du Nord, où certaines parties de son corps sont utilisées pour des pratiques médicales et « magiques ».

La préservation du bocage et notamment l’entretien des vieux arbres à cavités comme les chênes, les châtaigniers, les hêtres et des haies champêtres favorise la sauvegarde de la huppe fasciée. La limitation stricte des épandages de pesticides assurera également la survie des gros insectes, base de l’alimentation de la huppe.

Localement, la pose de nichoirs a pu permettre la conservation de l’espèce, voire son retour dans des régions où elle avait disparu, comme en Suisse romande.

Les trous où nichent la huppe ont la réputation de dégager une odeur fétide, qui repousse les attaques de présumés prédateurs. Cette odeur est due d’une part à la non-évacuation des fientes mais aussi à un liquide dont s’enduisent les huppes, qui provient d’une glande.

Cette odeur du nid des huppes est certainement à l’origine du mot « salope », qui se composerait donc de sale et hoppe (forme dialectale régionale du mot huppe). Le mot « dupe » viendrait aussi du nom de cet oiseau

foto: Mihai Baciu

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