Bruant ortolan (Emberiza hortulana)

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Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), aussi appelé simplement Ortolan, est une petite espèce d’oiseaux de la famille des embérizidés comprenant les bruants.

L’espèce Emberiza hortulana a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758.

C’est un petit oiseau chanteur, mesurant de 16 à 16,5 centimètres de longueur, pour une envergure comprise entre 24 et 27 centimètres et une masse allant de 19 à 27 grammes. Le mâle a le dessous du corps rosâtre, la poitrine et la tête verdâtre, la gorge jaune, le dos brun-roux rayé de noir, les ailes brun-noir liserées de roux et coupées transversalement de deux fines barres blanches, le bec rose à marron clair et les pattes roses à brun jaune. Un cercle orbital jaune entoure chaque œil marron foncé.

La femelle est plus terne que le mâle. Le plumage hivernal est également beaucoup plus terne et clair.

Grand migrateur, il peut facilement parcourir plus de 7 000 km, il passe l’été dans de nombreux pays d’Eurasie, du sud de la Scandinavie au sud de l’Espagne et en Turquie, Iran, Afghanistan, à l’est jusqu’en Russie et en Mongolie. En France, le Bruant ortolan est commun dans le Midi. Il ne se trouve pas en Angleterre, ni dans la moitié ouest de la France, l’ouest de l’Allemagne et au nord de la Russie. Le Bruant ortolan migre en automne au Proche-Orient (Iran et Arabie notamment) et en Afrique, notamment du Sénégal à l’Éthiopie et au sud du Sahara.Le Bruant ortolan habite les régions rocheuses, dans les fourrés, les vergers, les prairies, les champs et les vignobles jusqu’à 2 000 mètres d’altitude. Il hiverne notamment dans les savanes.

Il se nourrit de graines et de petits invertébrés.

Lorsqu’il fait suffisamment chaud, le couple construit un nid de végétaux dans un endroit protégé et la femelle y pond de 4 à six œufs blanchâtres, mouchetés de brun. Leur taille a pour valeurs extrêmes : 18,0-22,5 millimètres × 14,3-17,0 millimètres. Ils défendent le nid chacun leur tour et ne le laissent jamais sans surveillance. C’est la femelle qui s’occupe de l’incubation durant 12 à 13 jours. Les petits quittent le nid à l’âge de 13 jours.

Le bruant ortolan a été désigné « oiseau de l’année » en 1984 par les ornithologues européens, et un symposium lui a été consacré en 1992 à Vienne.

Les raisons avancées pour la très forte régression de l’espèce en Europe sont la dégradation de son habitat, la réduction des lieux de nidification (changement de paysage agricole), et le braconnage (qui était responsable du prélèvement d’environ 50 000 oiseaux par an, soit 10 fois la population d’ortolans en Allemagne, Belgique et Hollande).

Le bruant ortolan est une espèce protégée en France depuis 1999: l’article L411-1 du Code de l’Environnement et l’arrêté du 29 octobre 2009 établissent qu’à ce titre sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la destruction d’individus ainsi que, qu’ils soient vivants ou morts, leur transport, leur utilisation, leur détention, leur mise en vente, leur vente ou leur achat. L’article L415-3 précise que les infractions à ces dispositions sont passibles d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. Pourtant, en Aquitaine et notamment dans le département des Landes, l’espèce reste abondamment capturée à la fin de l’été à l’aide de matoles et d’individus captifs (« appelants ») dont la voix sert d’attractif. Une fois ainsi capturés vivants, les ortolans sont maintenus en captivité pendant plusieurs semaines pour être engraissés. Ils sont finalement tués (le plus souvent par noyade dans l’armagnac), éventuellement vendus, et consommés.

Gastronomie

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L’ortolan est célèbre pour être un mets de gourmet et était précédemment réservé aux rois et grands de ce monde. En effet, il est très recherché pour sa chair délicate, assez grasse du fait d’un gavage spontané. La tradition veut qu’après avoir été engraissé quelques semaines exclusivement au millet blanc, il soit noyé dans de l’armagnac, rôti et réduit dans la bouche, lentement, sans presque mâcher, et sans rien recracher en bouillie d’os, de chair et de sang. Traditionnellement, les consommateurs d’ortolans se mettent un linge sur la tête pour mieux concentrer les fumets. Cette pratique traditionnelle, du braconnage à la consommation et le cas échéant la vente au prix fort, est un sujet politique sensible et l’une des raisons du succès régional de mouvements politiques comme CPNT. Plusieurs personnages de la sphère politique ne cachent pas leur goût pour la consommation d’ortolans ou leur soutien à son braconnage: ainsi, François Mitterrand en aurait fait (en 1995, avant la protection de l’espèce) son dernier repas approvisionné par Henri Emmanuelli, grand défenseur de cette tradition

foto: Mihai Baciu

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